-
72. Georges Moustaki - artiste
Date : 9 novembre 95
Lieu : à son domicile de l'Ile St-Louis
Durée : plus d'une heure
Particularité : avait oublié le rendez-vous et est revenu sur ses pas pour prendre le temps de l'entretien. M'a proposé de me raccompagner ensuite sur sa moto.
Titre : L'art du naturel de de l'émotion
Monsieur Mousaki fai partie de mes émois d'adolescent. On n'oublie jamais ces émotions profondes qui vous attachent à un artiste pour le restant de la vie. En gravissant le petit escalier de son appartement parisien, le trouble m'a fait battre le coeur un peu vite. Le sourire de Georges sur le pas de sa porte, casque à la main va me rassurer et m'inquiéter. Le chanteur est sur le départ. Il a oublié notre rendez-vous. "C'est pas grave, rentrez et installez vous, je vous prépare un thé et je vais annuler mon rendez-vous".
De sa voix douce, Georges va se dévoiler avec un calme sécurisant. Des pigeons s'amusent sur les toîts. La lumière illumine son appartement où la guitare et l'accordéon semblent s'harmoniser dans la quiétude. La discussion est voluptueuse. Il me fait drôle d'être dans l'intimité de celui qui va tant touché. On s'observe, on se sourit. Il me semble tellement le connaître. Il est comme je l'imaginais. Tout simplement Moustaki. Il répond à la question "Peut-on se faire entendre sans élever la voix ?" avec tact et puissance. "il faut avoir une grande conscience de la modestie de notre métier malgré tout ce qui entoure un artiste comme battage et adulation".
On lui parle de son grand-père l'une de ses plus belles chansons. L'émotion est visible. Les mots sortent naturellement. Le coeur est ouvert. On ne veut pas abuser de son temps mais je voudrais tellement resté auprès de lui, l'écouter me parler de Piaf, Barbaba, de lui, de tout ... On se quitte en descendant ensemble les marches. Georges me propose de me raccompagner sur sa moto. Je lui fait remarquer qu'il est déjà en retard. Il sourit, enfile son casuqe et après un petit salut de la main file dans Paris ... J'ai donc vu une étoile filante en plein jour.
La phrase : " Un de mes plus beau souvenirs vient de Madrid où j'ai chanté devant 600 000 personnes. J'ai chanté sans m'en rendre compte comme si j'avais quelques centaines d'amis autour de moi ..."
Tags : artiste, georges moustaki, chanson, métèque, interview
-
Commentaires
1995... déjà ! Que le temps passe vite