Date : 4 novembre 93

Lieu : salle des mariages de la mairie de Pontault-Combault

Durée : 1 h 30

Particularité : n'était pas enchantée de venir à ce rendez-vous mais une amitié s'est tissée ensuite

Titre de l'article : Le femme brillera toujours puis Cécile NOwak, femme olympique

Rien n'a résisté à cette jolie blondinette qui a glané des lauriers bien mérités. Championne de France, d'Europe, du monde puis olympique à Barcelone, Cécile possède l'un des plus beaux palmarès du judo français. Devenue par la suite maire-adjointe de la mairie de Pontault-Combault, chaque rendez-vous avec la championne était un moment de bonheur.

Pourtant, pour ce premier rendez-vous, Cécile, grippée, a trainé des pieds pour venir se livrer. Dans la salle des mariages et juste avant de se faire passer la bague au doigt par son fiancé Aldo, Cécile nous a finalement accordé un long entretien où les valeurs avaient le gôut de l'authentique. Est-le manque de lumière qui a favorisé les confidences ? En tout cas, Cécile continue de briller dans le coeur de chacun et ces 30 questions, concernant l'enfance, la sportive, la revers de la médaille, la femme et l'avenir ont donné lieu à un article étoffé par les confidences de ses parents et son premier professeur Pierre Beaury.

La plus belle récompense a été de voir Cécile traverser la salle des fêtes de Lagny où elle était conviée pour remettre des médailles et venir nous embrasser devant un parterre de personnalités en nous murmurant à l'oreille :"C'est de loin le plus bel article que j'ai eu. Il y a tout". Pas tout à fait car d'autres suivront avec sa vie de mère huit ans après sa médaille olympique. Une belle et douce amitié placée sous le signe du respect.

La phrase : "Je ne me rends pas vraiment compte de la portée de ma médaille olympique. Je n'ai pas l'impression d'avoir fait quelque chose d'exceptionnel. Je continue d'aborder les gens normalement ..." 

Date : 17 octobre 96

Lieu : rue du Grand Cerf à Meaux

Durée de l'entretien : une petite dizaine de minutes

Particularité : interview lors d'un tournage entre deux prises. Mireille, coquette m'a donné une photo datant de ... 30 ans pour illustrer l'article .

Titre de l'article : Le présent de la vie

Malgré une douce mélancolie qui papillote sur son beau regard, Mireille a levé avec pudeur un coin de voile sur sa vie. Une sorte de dessin de la vie pour la magnifique interprète des "Seins de Glace". Curieuse, l'actrice préférée des Français s'émerveille de tout en dégustant l'instant présent.

Un entretien doux avec un échange amusant pour cette grande dame qui a appris avec Audiard le sens de la dérision "et surtout son utilisation". La vie n'a pas été tendre avec Mireille qui, pourtant, la croque à pleines dents. Une belle leçon d'optimisme pour cette fonceuse gracieuse.

La phrase : "Quand on sait l'importance que possède la vie, on se rend compte qu'il faut la protéger, mais aussi en faire quelque chose. Je sais, par expérience, que cela peut partir très vite ..."

Date : 23 novembre 2000

Lieu : interview de Dave au centre culturel de St Thibault des Vignes dans sa loge

Durée de l'entretien : une petite dizaine de minutes avant son entrée en scène

Particularité : discussion sympa en accordant sa guitare

Titre de l'article : Dave, la voix du succès

Avec un humour subtil, Dave sait manier l'autodérision et a vite donné le ton juste à ce court entretien. Le chanteur à minettes des années 70 a réussi à revenir dans la lumière après une éclipse de soleil dans les années 80. Souvent cantonné à la légèreté que l'on lui demande, Dave a beaucoup de choses à dire et possède une intelligence lucide et commerciale. "J'ai fait de la pub pour le fromage pour payer ma maison de campagne. C'est une bonne raison non ?"

Il est presque dommage que cet artiste lyrique ne se soit pas servi de ses dons naturels en préférant par la force des choses  se lancer dans des chansons à succès qui ont eu le mérite toutefois de ne pas trop se démoder. Chanteur populaire ne veut pas dire populeux. Même en faisant un petit tour du côté de chez ... Dave ?

La phrase : "Je n'ai jamais couru derrière le succès. Je suis de la "Beat génération". Le seul but de ma vie est d'être épicurien. J'ai simplement l'envie de vouloir vivre en chantant. C'est plus ou moins facile ... " 

Date : 14 octobre 98

Lieu : par téléphone avant sa venue à la cathédrale de Meaux pour son spectacle "Au coeur de la poésie"

Durée de l'entretien : une dizaine de minutes

Particularité : je suis tombé comme beaucoup sous le charme de sa voix

Titre de l'article : "Je veux donner de l'émotion"

N'étant pas un couche tard je n'ai écouté que rarement son émission nocturne sur France-Inter. Parfois sous mes draps pour ne pas réveiller mes parents étant ado. Une ligne ouverte et une ligne de vie pour des milliers d'anonymes qui se réchauffaient l'âme auprès de cette confesseuse de la nuit.

L'entretien téléphonique a été comme une douce promenade sur un chemin escarpé. En écoutant presque religieusement sa voix, il me semble avoir trouvé ma voie dans cette manière de répondre doucement à des questions intimes. Une femme d'ondes positives ? :" Finalement, je crois que vous avez raison, je crois que j'étais une femme d'ondes. Donc, je ne pouvais faire que de la radio".

Avant tout, Macha était une femme de coeur, belle aussi de l'intérieur.

La phrase : "Si Barbara, qui écoutait souvent mon émission était un bel aigle noir, je ne suis qu'un petit oiseau de nuit. Je ne suis pas comme elle la longue dame brune de la chanson mais simplement la dame au chapeau ..."

Date : 19 janvier 95

Lieu : Théâtre Luxembourg de Meaux, dans sa loge

Durée : 25 minutes juste avant son entrée en scène

Particularité : pour la sortie dans le journal du lendemain j'ai écrit une bonne partie de la nuit puis en complétant l'article par un dessin. Deux cafés (chose exceptionnelle) et "j'voyais déjà" ... 

Titre de l'article : Aznavour, un plaisir jamais démodé

Pour cette 8e interview, un monstre sacré à aborder juste avant son concert. Son attaché de presse qui passait me voir toutes les 5 minutes m'enlevait à chaque fois du temps avec des prétextes les plus divers. Qu'importe, le plus important était de donner de la consistance aux deux premières questions préparées minutieusement depuis des semaines avec l'appui de l'écoute de tous les disques de l'artiste. Un travail colossal pour un entretien préparé comme il se doit.

Débarassé du collant garde du corps après l'avoir gentiment mais fermement laissé à la porte de la loge, tout s'est enchaîné à merveille. Charles a "mordu" de suite aux questions et très décontracté s'est épanché sur sa vie. Justesse, profondeur, mot juste et images colorées ... l'entretien a navigué vers des eaux limpides, jusqu'à ma dernière question. Charles, en chemise de ville s'est étonné :"Mais si vous avez d'autres questions, allez-y, on est bien ici". Encore un peu (beaucoup même) intimidité par la personnalité du chanteur, je lui ait dit que c'était bon pour moi et qu'il était temps qu'il se prépare pour monter sur scène. Amusé, un brin hilare, Charles a répondu :" Mais vous savez Pascal que si je suis pas là, personne ne va chanter à ma place, alors allez-y, c'est avec plaisir".

Sachant déjà le trésor contenu dans mon magnéto de poche, j'ai proposé au chanteur de poser pour une photo avec la Une du journal La Marne. "Mais avec plaisir, si cela passe demain, vous n'allez pas vous coucher très tôt. Vous assistez tout de même au spectacle ?". Amusant en plus ... Ne pas assister à un récital d'Aznavour serait un brin surprenant quand on a travaillé plus de 50 heures sur un entretien. Le plaisir, il est là aussi ...

En quittant sa loge après quelques phrases échangées sur la vie, son assistant m'attendait, livide et visiblement en colère de cette durée limitée à 10 petites minutes et transformée en entretien beaucoup plus long. "Vous savez, vous avez battu un record juste avant d'entrer sur scène" pestait il. La réponse jouissive ne pouvait que tomber :"Je suis avant tout journaliste de sport et tous les records sont faits pour être battus non ?". C'est amusant, mais il nous a semblé entendre rire Monsieur Aznavour derrière la porte pas encore refermée.

La phrase : "J'ai été emporté par la vague du succès. Il n'y a pas que le travail et le talent. Il y a aussi la communication avec le public qui se reconnaît et s'apparente à vous. C'est ce que j'appelle le don populaire".