• 103. Gilles Paris - écrivain

    Date : 18 janvier 2012

    Lieu : Paris dans sa maison d'attaché de presse

    Durée : 45 minutes

    Particularité : première fois que l'on se rencontre depuis une longue collaboration pour mon journal.

    Titre : Gilles Paris en lettres capitales

    Une personnalité se dégage de chaque individu. Après plusieurs années de collaboration par mail et par téléphone il est temps de sauter le pas pour la sortie du livre de Gilles "Au pays des kangourous". Ce n'est pas parce que les relations professionnelles sont bonnes, même excellentes avec l'attaché de presse que l'on va sortir la brosse à cirage. 

    Première étape : lire le livre et non la quatrième de couverture comme cela nous arrive parfois, on le confesse aisément.

    Deuxième étape : ravaler sa surprise et son contentement pour bien envelopper ses idées  suite à une lecture passionnante de bout en bout.

    Troisième étape : préparer quelques questions et savourer les réponses de l'écrivain qui dévoilent une vraie personnalité liée à un passage délicat dans une vie qui lui sourit de nouveau.

    Quatrième étape : se rendre après la sortie de l'article au lancement du livre et savourer les petits fours lors d'une soirée placée sous le signe de la convivialité. Pas une soirée mondaine barbante à souhait mais une belle et vraie rencontre entre des gens qui apprécient à sa juste valeur l'écrivain.

    La phrase : "Je n'aime pas le terme de blasé. Moi, je suis heureux tous les matins avec  la même curiosité toujours insatisfaite..." 


    votre commentaire
  • 102. Fabrice Mauss - chanteurDate : 1er février 2012

    Durée : une trentaine de minutes

    Lieu : par téléphone

    Particularité : un vrai coup de coeur pour son album reçu. Le reste a été fait au feeling.

    Titre : L'exquis Mauss

    Une musique peut mettre le cerveau en ébullition. En recevant le dernier disque de Fabrice Mauss, coup de foudre immédiat pour ce jeune chanteur méconnu mais diablement talentueux. 

    Le contact est de suite convivial. Amical et une relation presque de copinage. Fabrice joue le jeu, se lâche avec intelligence en concervant toutefois une retenue qui s'étiole au fil de l'entretien. Tout s'enchaîne naturellement pour un entretien on ne peut plus sympa. Une belle impression dégagée qui va se confirmer en boucle son cd "Minuit passé". Le titre "L'exquis Mauss" coule de source pour un article sur papier... glacé.

    La phrase : "C'est dans les fêlures de l'amour que l'on réfléchit le plus. L'amour n'autorise pas de truc tiède. on se donne tout entier et puis parfois, il n'y a rien plus rien"


    votre commentaire
  • 101. Guy Roux - entraîneur de footDate : août 88

    Lieu : stade de l'Abbé Deschamps à Auxerre.

    Durée : 1h 20 

    Particularité : ma première grande interview de personnalité sans être journaliste. J'avais fait le trajet Lagny-Auxerre en vélo pour obtenir cette interview.

    J'ai toujours voulu être enseignant et journaliste. Je ne pensais pas arriver à travailler un jour dans un journal. Peut-être pour combler ce manque, j'avais créé mon propre journal en tant qu'entraîneur de football. Je consacrais environ une heure par jour pour mon plaisir personnel et celui peut-être de mes joueurs pour la sortie de ce bulletin mensuel. Je récoltais les potins, dessinais tous les buts sous forme de bd, établissais les statistiques aussi précises qu'inutiles et multipliais la découverte des individus au travers de petits portraits humoristiques et parfois piquants.

    Un jour, je me suis mis en tête de faire l'interview de Guy Roux, le "pape" d'Auxerre. Je me suis dit que sans carte de presse, les chances allaient être minces, sauf si j'y allais en vélo. J'avais potassé mon sujet et savais que le père Roux avait fait le chemin quasi identique pour suivre dans sa jeunesse une finale de Coupe de France.

    Sous un soleil de plomb, j'ai fait le trajet en vidant les bidons d'eau. Une calamité que ce voyage avec des crampes et des jambes aussi de plomb. J'ai peiné à poser mon maigre sac à dos à l'hôtel et après m'être rafraîchi, je suis allé péniblement au stade, toujours en vélo. 

    Etantdans la vie très chanceux, j'ai bénéficié d'un coup de pouce du destin. En mettant l'antivol j'ai entendu derrière moi une voix me souffler, amusé :"Il n'y a pas de voleurs ici, vous venez de loin ?" C'était Guy Roux. Cela toombait bien car je be,nais pour le voir et ne voulais plus donner le moindre tour de roue ou de Roux ?

    "J'ai fait le même chemin que vous lors de votre venue à Colombes. Je viens donc ici en pélerinage". Un peu gonflé mais il faut toujours surprendre dans la vie. "Montez, je vais vous faire découvrir notre royaume". Cinq secondes après mon arrivée, j'étais déjà dans la voiture de l'entraîneur français le plus connu. Un tour du propriétaire avec les terrains, le centre d'entraînement, les pelouses, ... Retour dans son bureau et Guy regarde un exemplaire de mon journal de club. Il répond aux questions facilement. Je pose mes 30 ou 40 questions, une véritable confession. Le téléphone sonne mais Guy est vraiment avec moi. Le président passe la tête par la porte pour un problème visiblement urgent. Guy est imperturbable :" Je suis avec un  journaliste"Tu parles ! Un apprenti aux mollets noués.

    Première grande interviewjournaliste". Guy me propose de revenir le lendemain pour l'entraînement et me permet de continuer mes interviews. Bruno Martini, Basile Boli ... qui, eux aussi très ouverts me font visiter les vestiaires. Seule condition :"Si M. Roux arrive, vous ne dites pas que c'est nous qui vous a permis de venir car c'est interdit". J'engrange les confidences et photographie ce moment qui semble rare pour les professionnels de la pellicule.

    Le coach tient à me saluer pour mon retour. Sympa. Je lui envoie le journal. Un mot de remerciements suit. On en parlera quelques années plus tard lors d'un diner toujours à l'Abbé Deschamps. Peut-être que Guy Roux est à l'origine de ma venue au journal La Marne ? En tout cas, ce numéro hors série (tiré à une cinquantaine d'exemplaires, quel tirage ! )avait beaucoup plu et aussi intrigué au point d'avoir un article dans le journal Le Parisien. 

    La question : A quoi êtes vous le plus fidèle : à votre club, votre maire, votre femme ou à vous-même ?

    - "Comme j'étais dans le club deux ans avant d'être marié, c'est plus le club que ma femme. Le club, je ne l'ai jamais trompé puisque je n'ai pas été entraîneur ailleurs..."

     


    votre commentaire
  • Petite Pause du P.P.

    25 décembre 2010- 25 décembre 2011.

    Ce petit blog  vient d'arriver à 100 portraits un an pile après sa création.

    Si le rythme un peu endiablé du début a baissé d'intensité, cette barre symbolique de la centaine montre un réel intérêt pour cette rubrique dans la coulisse des interviews. 

    Je vais tenter d'alimenter au moins une fois par semaine ce rendez-vous où la convivialité prédomine sur les potins des stars et autres personnalités.

    Joyeux Noël et bonnes fêtes à tous.

    Et n'oubliez pas que la vie ne tient qu'à un fil mais qu'elle est "infilliment" jolie

    :)


    1 commentaire
  • 100. Barbara - "Ma plus belle histoire d'amour..."

    Dessin Pascal Pioppi

    Date de la première rencontre : novembre 93 

    Lieu de la rencontre : Théâtre du Chatelet et devant chez elle à Précy quelques années après.

    Titre de l'article : "Dis, quand reviendras-tu ?"

    Particularité : une relation amicale pendant 4 ans sans jamais se voir malgré sa promesse de faire une interview chez elle. Pour ce 100e entretien, j'ai choisi de rendre hommage à Barbara, la seule que je n'ai pas eu la chance de rencontrer. 

    La vie réserve toujours des surprises à qui sait ouvrir les yeux. Les oreilles aussi... Ayant offert comme cadeau à ma femme une place pour voir Barbara au Chatelet, je me suis donc installé à ses côtés tout en haut de ce théâtre parisien pour ce récital qui sera en fin de compte son dernier dans la capitale. J'ai ainsi découvert Barbara que je ne connaissais pas beaucoup et pour parler vrai que je ne n'appréciais pas plus que ça. Brel, Brassens avaient toujours eu ma préférence.

    Dès son entrée en scène, la révélation a été pour moi comme un choc artistique mais aussi  humain. La beauté a envahi ce lieu, presque devenu inquiétant par cette présence captivante et envoûtante de simplicité. Une sorte d'apparition divine et un tour de chant qui a certainement changé ma manière de penser.

    La nuit a été agitée et je ne pouvais garder ces impressions sans lui faire part de mon ressenti. Le lendemain matin, de bonne heure, je portais donc ma missive à Précy-sur-Marne. Juste une lettre de remerciements pour le bonheur donné et partagé avec tous. L'histoire devait s'arrêter là ...

    Quelques jours après, Barbaba répondait à cette lettre certainement peu académique car écrite avec le coeur et aussi les tripes.

    Un mot joli et une porte ouverte sur autre chose...

    Notre correspondance était née. Curieux ballet avec cette approche délicate, amusante et intimidante à souhait. Un brin de mimosa, un article paru sur l'un de ses compagnons de route, des parfums de la terre, des missives amusantes... et en retour son affection avec quelques mots griffonnés sur son "cahier de vieille écolière", ses appels téléphoniques et ses petits riens qui faisaient un grand tout.

    Je me suis mis alors à rêver d'une interview pas comme les autres. Barbara a doucement mis les formes puis a ouvert la barrière :"Je vous promets Pascal on fera cette interview mais vous savez je n'ai rien à dire ..." Amusante, captivante  Barbara joueuse et taquine, douce et rebelle. Parfois elle observait un long temps de silence. C'était un jeu qu'elle rompait par une pirouette et un appel déjanté qui lui allait si bien. Je lui glissais mes articles sur Moustaki, Reggiani, Graeme Allwright , Catherine Lara... Elle s'en amusait. Chaque soir je préparais mes questions en ajoutant comme un cuisinier un peu de sel et en enlevant un grain de poivre pour être fin prêt le jour J.

    Qui n'est jamais venu.

    Le matin même d'aller enregistrer son dernier disque elle m'avait appelé en quittant Précy :"Je vais enregistrer et je pense fort à vous. Notre rencontre va se faire, ne vous inquiétez pas ..."

    Elle est morte le 24 novembre 97.

    Juste avant, je l'avais croisée sur le pas de sa porte, conversant avec sa voisine. J'avais garé la voiture à quelques mètres mais je n'avais pas osé l'interrompre. Nos regards s'étaient croisés mais la délicatesse et nos rapports particuliers m'avaient empêché de franchir le pas. Peut-être par timidité. Certainement par pur respect. La magie d'une relation évolue sur un fil très mince. Elle me captivait. M'amusait aussi par ses réactions de grande dame.

    Dans l'une de mes lettres déposées dans sa boite je lui avais fait part que sa maison était triste le soir à la tombée de la nuit. Elle n'avait rien dit mais le lundi et mardi suivants, jours de mon retour du journal elle avait, comme clin d'oeil certainement, allumé sa lanterne. Magique ? Elle avait renouvelé cette marque lumineuse pendant tout l'hiver. 

    Que de belles choses partagées. Un bonheur tout simple qui prenait une dimension rayonnante. Barbara m'encourageait sur mes écrits. Elle veillait peut-être sur moi d'une manière lointaine mais si proche. Même si j'ai été peiné de sa disparition, je suis, en fin de compte heureux de ne pas avoir eu cet entretien tant désiré. La magie est restée intacte avec cette douce attente qui a cimenté par petites touches une douce amitié . Il me reste ses chansons et ses gestes touchants d'une humanité qui a certainement changé ma manière de poser sur les gens un regard toujours bienveillant. 

    La beauté est toujours une promesse de bonheur.

    24 décembre 2011

     


    5 commentaires