Date : 17 janvier 2002

Lieu : campus de l'université de Marne-la-Vallée

Particularité : est venue baskets aux pieds

Durée : 1 h 20 de conférence et quelques questions supplémentaires en tête à tête.

Titre de l'article : Il était une foi Soeur Emmanuelle

Elle demeurera l'une des personnalités les plus attachantes de notre pays. Rayonnante de simplicité, authentique dans ses choix de vie, la rigolote aux baskets branchées aime faire un pied de nez aux convenances.

Dans l'amphi bondé, ce sont les étudiants qui ont été chahutés par cette professeur de bonheur, en prise directe avec la misère dans les bidonvilles du Caire où elle s'est installée à l'âge de 63 ans. Une manière de ne pas militer pour une retraite tranquille.

Une leçon de vie, de choses, de morale distillée par la demoiselle belle de l'intérieur et dont l'oeil vous passe au scanner. Ce même oeil qui avait frisé d'un certain plaisir par la vision du film Emmanuelle dans notre adolescence. Comme quoi le regard peut changer d'optique au fil du temps. 

La phrase : "Dans la pauvreté, il y a une richesse. J'ai vécu parmi les poubelles, les rats, les millions de mouches mais vous n'avez pas idée comme j'étais joyeuse, car on rigolait vraiment. Une véritable joie car on partageait tout, une véritable communion. Il ne faut pas dramatiser la vie ..."

Date : mercredi 20 octobre 2010

Lieu : chez son éditeur Flammarion à Paris

Particularité : est arrivé juste à l'heure mais fatigué par une fièvre tenace. Même les mots étaient grippés.

Durée de l'entretien : 25 minutes en comptant les deux appels téléphoniques du comédien

Titre de l'article : Bohringer entre les gouttes

Nous sommes allés le coeur en joie écouter Richard Bohringer pour la sortie de son livre "Traîne pas trop sous la pluie". Visiblement un livre vérité car l'auteur qui a pris froid est fiévreux. L'eau ne semble pas lui réussir ... Nous avons tendu l'oreille vers l'artiste qui marche dans la vie à la rencontre de l'autre et qui a su désarmorcer le surplus de ses colères pour alimenter la profondeur de ses silences.

Le rapport semble être inversé. Richard est dans l'écoute, se contentant d'acquiesser en reniflant, la voix traînante. Progressivement, dans ce rapport très surprenant, les mots lancés pour remplir l'espace se diluent. Le silence n'est pas pesant. Le coeur murmure. Les ventricules et oreillettes s'amusent  à chat perché. Richard laisse faire. Moi aussi. On se sépare. Richard me dit de bien de me couvrir, de bien me garder. Papa poule... Sympa.

On peut parfois s'entendre sans se parler...

La phrase : "Je ne me force pas pour écrire, ce n'est pas une obligation, juste une envie, une pulsation de la vie ..."

Date : décembre 2007

Lieu : à son bureau du Conforama de Melun

Particularité : a porté le maillot jaune du Tour de France en 49 puis l'écharpe tricolore de maire de Melun de 1989 à 2002

Durée de l'entretien : une bonne heure

Titre de l'article : Marinelli a fait trembler Fausto Coppi

A 23 ans il a été le chouchou de toute la France en juillet 1949, finissant troisième du Tour de France derrière Coppi et Bartali. "La Perruche", son surnom avait défendu bec et ongles son maillot jaune.

58 ans plus tard, avec délicatesse, finesse, connivence, le directeur du "Conforama" est revenu sur ce jour du 3 juillet 49 qui a changé sa vie :"Avec ma prime du maillot jaune, j'ai fait installer l'eau courante à la maison. Quand je regarde mon entreprise avec plus de 150 employés, je pense que le petit terrassier que j'étais à le sentiment d'avoir eu une vie bien remplie".

Devenu maire de Melun de 1989 à 2002 "je voulais avant tout gérer la ville et non faire de la politique", le champion a fait preuve d'humanisme et de respectabilité comme du temps de sa splendeur d'athlète. Malgré ses 158 centimètres, Jacques demeure un grand monsieur. Mieux, un grand Homme.

La phrase : "Le maillot jaune m'a révélé au grand jour. Cela a été de la folie dans tout le pays car j'étais le titi parisien qui tenait tête au duo italien Coppi - Bartali. Les journaux nationaux ont battu leurs records de vente ..."

Date : 28 juin 2010

Lieu : à son domicile parisien

Particularité : franche et observatrice. Se livre sans retenue.

Titre de l'article : La gentillesse ne nuit jamais

Régine a marqué toute une génération. Artiste de variétés, patronne de bon nombre de clubs privés dans le monde entier, mais avant tout femme respectable et respectée. Avec beaucoup de douceur, Régine toute pimpante, est entrée de suite dans le vif du sujet concernant la parution de son dernier livre dédié à son fils. Au milieu des photos, tableaux ... qui ont jalonné sa vie riche de rencontres humaines, la chanteuse a ouvert son coeur. Sans chi-chi mais avec un doux sourire et des mots percutants de simplicité. Un sacré vécu...

Avec sa gouaille mais aussi une tendresse à fleur de peau, cette baroudeuse a joué de son charme pour des confidences émouvantes sur le divan. Une manière de continuer d'être dans nos "Petits Papiers".

La phrase : "Je suis une solitaire. J'ai toujours dit que je finirai sur une montagne, seule avec des moutons. J'adore lire, écrire. Je ne m'ennuie jamais sauf quand je ne travaille pas ..."

Date : octobre 2007

Lieu : café de la gare du Nord

Particularité : Philippe est venu exprès en train de Bruxelles pour ce rendez-vous.

Titre de l'article : "Chat" ira toujours mieux en lisant Geluck

Né par le premier accouchement sans douleur en Belgique, à Bruxelles (n'est-ce-pas chou ?), Philippe Geluck, en véritable artiste, a mené une carrière qui l'a entraîné de la scène au dessin humoristique. Le papa du Chat, qui porte donc sa griffe, a joué Brecht et Shakespeare mais aussi les amuseurs de service chez Drucker et Ruquier.

Après la sortie de son 14e album, l'humoriste, s'est confié autour d'un thé vert en face de la gare du Nord. Cet artiste complet, doué dans tous les domaines artistiques -sauf peut-être en danse classique où ses entrechats auraient pourtant fait merveille - s'est livré pendant plus d'une heure avec humour (son fonds de commerce) et délicatesse (sa véritable nature).

Un être attachant, sensible et profondément authentique. De quoi ronronner d'un bonheur simple.

La phrase : "Je ne veux pas dessiner au premier degré car cela perdrait de la force. Je ne fais pas du dessin militant ... mais les gens perçoivent bien de quel côté je me trouve ..."